À l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, l'UNSA appelle à des choix forts pour lutter contre les inégalités et la grande pauvreté.

Les données illustrant la progression de la grande pauvreté sont de plus en plus alarmantes. Le 6e baromètre de l'UNICEF et de la Fédération des acteurs de la solidarité est clair : au moins 2 043 enfants étaient sans solution d'hébergement cet été, soit une hausse de 120 % par rapport à 2020. Fin 2023, l'INSEE révélait également une aggravation des inégalités. Le niveau de vie diminue pour les 50 % de Français ayant les revenus les plus faibles, une baisse encore plus marquée pour les 20 % les plus démunis. Dans le même temps, les revenus des plus aisés continuent de croître de manière significative.

Début 2022, le taux de privation matérielle et sociale atteignait 14 % de la population en métropole, un niveau record depuis 2013. Neuf millions de personnes peinent désormais à faire face à des dépenses courantes comme le chauffage ou l'alimentation.

Si ces chiffres sont en partie liés à la crise sanitaire et à l'inflation qui s'en est suivie, les tendances de plus long terme attestent que les différentes stratégies de lutte contre la pauvreté ne sont pas suffisantes.

Pour lutter efficacement contre la grande pauvreté, l'UNSA préconise de substituer à la logique actuelle de droits quérables celle de droits automatiques. La mise en place de la « solidarité à la source » l'an prochain pourrait être un premier pas dans ce sens. A condition que le dispositif aille au bout de cette logique et qu'il ne soit pas contrebalancé par la multiplication des conditions de versement ou par un mode de calcul privilégiant les économies budgétaires…

Ensuite, l'UNSA se prononce pour un mécanisme de revalorisation supplémentaire automatique des prestations sociales et familiales dès que l'inflation dépasse 2 % (sur le modèle de l'indexation du Smic), comme y engage le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA).

Enfin, notre système de solidarité doit s'appuyer sur une fiscalité plus solidaire, plus juste et équitable. La progressivité de l'impôt conditionne une meilleure répartition des richesses. Or, les arbitrages rendus ces dernières années vont dans le sens inverse. Les hausses d'impôts pour les plus fortunés dans le projet de loi de finances 2025 restent ainsi nettement insuffisantes. L'UNSA suggère plutôt de nouvelles tranches d'imposition pour renforcer cette progressivité, également de soumettre les revenus du capital à un barème progressif ou encore de rétablir une véritable imposition sur la fortune et enfin de réformer en profondeur les droits de succession.

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