Le Conseil de la CNAM doit se prononcer ce jeudi 7 novembre sur un décret qui entérine la baisse des IJSS à partir du 1er janvier 2025. Le gouvernement a pris cette décision sans attendre le vote final du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, ni son examen par le Sénat. Pour l'UNSA, cette démarche engagée au mépris du débat démocratique constitue une attaque inacceptable en direction des plus vulnérables.
Le projet de décret prévoit en effet une réduction du plafond des indemnités journalières de Sécurité sociale de 1,8 à 1,4 SMIC. Une telle mesure pèsera lourdement sur les salarié·e·s aux revenus modestes et moyens dont la protection sociale sera fortement rognée. Dans de nombreuses entreprises, un complément de salaire est versé par l'employeur en cas d'arrêt de travail. Ce n'est pas le cas pour les travailleur·euse·s les plus précaires, qui seront donc privés de compensation. Ainsi, les saisonnier·ère·s, les CDD de courte durée et les employé·e·s des particuliers employeurs, au statut économique fragile, verront leur revenu diminuer en cas de maladie ou d'accident.
En ciblant l'indemnisation des plus exposé·e·s aux aléas du marché du travail, le gouvernement renforce les inégalités sans s'attaquer aux sources de l'augmentation du nombre d'IJSS. Pour l'UNSA, réduire durablement les arrêts de travail requiert d'abord de réaliser une analyse sérieuse des causes. Il faut en premier lieu examiner les conditions de travail et mettre en œuvre une véritable politique de prévention primaire. Cette décision gouvernementale hâtive ne résout rien sur le fond et fragilise des milliers de travailleur·euse·s.
L'UNSA appelle le gouvernement à retirer son projet de décret et à convoquer au plus tôt les organisations syndicales afin d'établir un diagnostic partagé et envisager des solutions qui préserveront les plus précaires de nos concitoyen·ne·s.
Image by freepik