En 2024, la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées met l'accent sur l'égalité des chances. Pour l'UNSA, cet évènement constitue l'occasion de rappeler nos exigences pour un monde du travail plus inclusif.

Depuis la loi de 2005 relative à l'égalité des droits et des chances et la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, la scolarisation des élèves en situation de handicap a enregistré des progrès notables. Ainsi le nombre d'élèves en situation de handicap a triplé en 20 ans. L'UNSA déplore cependant qu'à la rentrée 2023, 23 % des enfants sont restés sans solution de scolarisation tandis que nombre d'entre eux n'ont que partiellement accès à l'école. Par ailleurs, les dispositifs destinés à rendre l'école plus inclusive rencontrent encore de nombreux obstacles : manque d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), insuffisance de formation des personnels éducatifs, problèmes d'accessibilité.

Concernant l'accès aux études supérieures, la situation est plus préoccupante. En raison des nombreuses inadaptations, seuls 10 % des élèves handicapés poursuivent des études supérieures. Pour l'UNSA, il est urgent d'agir. Cette réalité alarmante affecte directement l'accès futur à des emplois de qualité et crée des inégalités inacceptables dans les parcours professionnels. L'État doit prendre conscience que c'est dès la scolarisation que beaucoup de choses se jouent. Il doit donc agir pour rendre la loi de 2005 effective et lutter contre toutes les formes d'exclusion.

Le monde du travail n'assure pas non plus l'égalité des chances. Pourtant, pour la Commission européenne, « la participation à l'emploi est le meilleur moyen de garantir l'autonomie économique et l'inclusion sociale ». D'après le dernier baromètre de l'Agefiph, seuls 54 % des recruteurs s'affirment prêts à embaucher davantage de personnes en situation de handicap. Les représentations du handicap restent souvent erronées et la perception de l'intégration des personnes handicapées dans le monde du travail est fréquemment déformée. Pourtant, une fois en contact avec des collègues handicapés, 63 % des travailleurs estiment que cela n'affecte en rien leur quotidien. 77% considèrent même que cela suscite de nouvelles façons de travailler. Toutefois, des discriminations persistent tout au long des carrières professionnelles (promotions, formations, etc.), ce que l'UNSA juge inacceptable.

Dans ce contexte, l'UNSA reste favorable au maintien de l'obligation d'emploi de travailleurs handicapés (OETH) qui s'applique aux employeurs. Pour renforcer les droits des travailleurs en situation de handicap et rendre notre société plus inclusive, l'UNSA :

• s'interroge sur la nécessité de renforcer la sanction financière en cas non-respect de l'obligation d'emploi, et ce afin de favoriser l'embauche plutôt que la budgétisation de la sanction
• demande au gouvernent de lancer une campagne de communication grand public et à destination des employeurs pour lutter contre les stéréotypes qui entourent le handicap au travail
• milite pour un renforcement de l'information à destination des employeurs publics et privés s'agissant des aides et accompagnements mobilisables dans le cadre du recrutement d'une personne en situation de handicap
• appelle les pouvoirs publics à rendre effectifs le train de mesures et les lignes directrices adoptées par l'Union européenne dans le cadre de la stratégie relative aux droits des personnes handicapées 2021-2030.

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