L'IA au travail : tous concernés

Publié le 27/01/2025
Par l'UNSA

Depuis plusieurs années, et plus encore avec l'avènement de ChatGPT, l'intelligence artificielle (IA) au travail devient un sujet récurrent dans le débat public avec des perspectives hétérogènes. Selon le rapport du LaborIA, en 2022, on considérait que moins de 2% des Français travaillaient avec l'IA. Ils sont près de 50% aujourd'hui.

Des effets variés difficiles à anticiper

Les travailleuses et travailleurs et toutes les structures, privées comme publiques, sont concernées. L'IA est utilisée dans les tâches répétitives comme cognitives et majoritairement à l'initiative de l'employeur. En effet, 63 % considèrent que le développement d'IA responsables est nécessaire* et 50 % prévoient qu'elle favorisera la croissance de l'emploi dans les 5 prochaines années*.

Cependant, si de nombreuses études ont mesuré l'impact de l'IA sur le marché du travail, leurs résultats diffèrent sur l'ampleur de son utilisation*. A titre d'exemple, certaines considèrent que 10% des emplois seraient très affectés par l'IA* alors que d'autres évoquent 27%*.

De plus, selon la dernière étude du CESE, plusieurs secteurs et publics risquent de subir les effets négatifs de l'IA au travail, comme par exemple les femmes et les jeunes diplômés*. Parallèlement, pour le Fonds monétaire international (FMI), les services financiers et les marchés ainsi que l'assurance et la gestion de l'épargne retraite seraient les plus affectés par l'IA.

Indépendamment de la suppression ou de la création d'emplois avec l'IA, un autre enjeu est celui du morcellement des postes avec une automatisation de certaines tâches qui pourrait susciter la perte de sens au travail.

Pour l'UNSA, il est nécessaire de traiter ce sujet dans la formation et la négociation dans les entreprises pour limiter une utilisation abusive ou injustifiée de l'IA et pouvoir anticiper l'évolution des emplois.

Ne pas subir l'IA au travail

L'UNSA partage des propositions formulées par le CESE dans sa dernière étude.
En effet, il nous paraît primordial de :

  • Négocier des accords sur le déploiement de l'IA au niveau national, mais aussi au niveau des branches et de l'entreprise ;
  • Élaborer un plan de développement des compétences des salariés lorsqu'un d'un système d'IA est déployé dans l'entreprise ;
  • Former les salariés et les managers à l'utilisation de l'IA dans leur entreprise et à son impact dans les organisations de travail ;
  • Inclure le sujet de l'IA lors des négociations de la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).

* - Impact AI, 2025
- FMI, 2024
- Dominique Meda, Rapport du CESE (Pour une intelligence artificielle au service de l'intérêt général, avis janvier 2025)
- LaborIA Explorer, Synthèse générale : Étude des impacts de l'IA sur le travail, mai 2024
- Etude McKinsey, janvier 2025
- CESE, Pour une intelligence artificielle au service de l'intérêt général, avis janvier 2025