Alors que l'exécutif envisage de séparer soins palliatifs et aide à mourir en deux textes distincts, l'UNSA rappelle que cette question de société ne peut être réduite à une opposition binaire. Il s'agit avant tout de garantir à chaque personne un accompagnement digne, respectueux de sa volonté et accessible sans distinction géographique ou financière.
En 2023, 184 citoyens tirés au sort et réunis au Conseil économique, social et environnemental dans le cadre d'une convention citoyenne ont délibéré pour répondre à la question du gouvernement « Le cadre de l'accompagnement de la fin de vie est il adapté à toutes les situations rencontrées ou d'éventuels changement devraient-ils être introduits ? ». Ces travaux ont nourri la proposition de loi défendue par le député Olivier Falorni. Le texte avait commencé à être examiné par l'Assemblée nationale. Les aléas politiques ont interrompu les travaux mais une proposition de loi déposée par ce même député en juillet 2024, soutenue par plus de 200 de ses collègues de divers groupes politiques, reprend les dispositions du texte prévu avant la dissolution de l'Assemblée. Par son annonce de deux textes distincts « en mai » séparant soins palliatifs et aide à mourir, l'exécutif affiche son mépris pour le travail déjà réalisé par le législateur.
Pour l'UNSA, ce débat de société, certes complexe car il touche à l'intime, ne peut pas se résumer à une opposition binaire entre soins palliatifs et aide active à mourir. L'accompagnement de la fin de vie doit être amélioré afin de respecter le choix et la volonté du patient y compris lorsqu'il les a exprimés dans les directives anticipées et quelle que soit sa situation géographique ou financière.
Le parcours de la fin de vie et celui d'accès à l'aide active à mourir nécessitent un accompagnement médical et psychologique tout au long de la période. De plus, l'acte de suicide assisté ou d'euthanasie doit être encadré par le corps médical ; une formation adaptée s'impose pour les personnels soignants et les accompagnants.
L'UNSA veillera à assurer la liberté de choix de la personne dans le cadre d'un texte de loi cohérent, devant inclure à la fois les soins palliatifs et le parcours de fin de vie choisi. Sa mise en œuvre devra être garantie par les décrets d'application.
La mort -tout autant que la vie- mérite d'être traitée avec un même respect et une même dignité pour que ce défi humaniste s'inscrive dans une vision émancipatrice de la société.
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